• Le mort joyeux

    Dans une terre grasse et pleine d'escargots
    Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
    Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
    Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde,

    Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
    Plutôt que d'implorer une larme du monde,
    Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
    A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

    Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
    Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
    Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

    A travers ma ruine allez donc sans remords,
    Et dites-moi s'il est encor quelque torture
    Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !


  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Octobre 2005 à 21:56
    hum...
    rien de mieux que Baudelaire...!
    2
    le fee noire
    Dimanche 9 Octobre 2005 à 13:18
    baudelaire
    bien d'accord!il ressent les choses comme personne, c'est maqigue...!
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